Catégorie : Critique

  • Nostalghia : « Je suis las de ces beautés écœurantes »

    Œuvre tardive et profondément marquée par ses conditions de création, Nostalghia n’est assurément pas le film idéal pour découvrir le cinéma de Tarkovski. Il importe de connaître sa filmographie et ses motifs récurrents pour mesurer à la fois la continuité et l’écart que cet opus impose au spectateur.

  • Tempo di viaggio : la ballade de l’indicible

    Pour qui s’intéresse de près à la carrière du maître Russe, Tempo di Viaggio est un apport précieux : documentaire coréalisé avec Tonino Guerra, scénariste du futur Nostalghia, il revient sur le processus de création de ce film. 

  • Stalker : « Pourquoi voulez-vous détruire la foi ? »

    Après la linéarité du récit de science-fiction Solaris et le découpage de la conscience mémorielle du Miroir, Tarkovski mêle les deux audaces pour un film qui franchit un cap supplémentaire dans la radicalité. Film âpre, lent et contemplatif, dissertation philosophique et mystique, poème visuel, Stalker est un univers clos dont les fascinants méandres méritent qu’on s’y perde.

  • Le Miroir : « Et l’immense bonheur est gâché par l’attente du réveil »

    Il aura fallu attendre bien tard pour rencontrer Tarkovski, mais plutôt que de regretter d’avoir aussi longtemps vécu dans l’ignorance de son génie, saluons la possibilité de connaître encore des claques esthétiques et émotionnelles de cette intensité.  Le Miroir est un film hermétique, exigeant, déconcertant par son découpage onirique et irrationnel.  À plusieurs reprises, un panoramique nous…

  • Solaris : « Un savoir n’est vrai que soutenu par la morale »

    Tout cinéaste de génie devrait se frotter à la science-fiction. L’exemple de Solaris est particulièrement remarquable. Loin de sa terre, de son histoire, de ses racines, Tarkovski livre pourtant un film puissamment personnel et en totale adéquation avec l’œuvre que déroule sa filmographie. 

  • Andreï Roublev : « Contempler, créer, renoncer, s’élever »

    Après L’Enfance d’Ivan, Tarkovski embrasse pleinement son art pour se lancer dans une fresque monumentale, à la fois reconstitution historique de grande ampleur et réflexion puissante sur les affres de la création. 

  • L’Enfance d’Ivan : « Tout le monde va loin à présent, et personne ne sait pourquoi »

    Peu de mots sont nécessaires pour qualifier le premier film de Tarkovski, et les analyses qu’on peut en faire ne parviendront pas à signifier clairement la stupéfaction qui prend le spectateur face aux images qui le composent. 

  • Le Rouleau compresseur et le Violon : liturgie de la lumière

    Troisième et dernier court-métrage d’étude de Tarkovski, Le Rouleau compresseur et le Violon est clairement l’œuvre de la maturité des années d’apprentissage. 

  • Ce soir nous ne quitterons pas nos postes : mémoire d’autres bombes

    Deuxième court métrage de Tarkovski et connu sous différents titres (notamment Il n’y aura pas de départ aujourd’hui dans l’intégrale Potemkine), considéré pendant longtemps comme perdu avant qu’on l’exhume durant les années 90, ce film tranche assez radicalement avec les premiers pas des Tueurs. La durée, de 46 minutes, l’accès à l’extérieur, et les enjeux du récit permettent au…

  • Les Tueurs : frost in space

    Court métrage d’études de Tarkovski, Les Tueurs est l’occasion de voir l’un des très grands réalisateurs faire ses armes. Les consignes imposaient un tournage uniquement en intérieur, un nombre réduit de personnages et une intrigue dramatique. La nouvelle d’Hemingway, si propice à une tension immédiate dans un espace clos, était donc idéale ; son potentiel cinématographique avait déjà été…

  • Sarabande : requiem pour un bond

    Rien n’a changé, car tout change : tel pourrait être l’épitaphe cinématographique de Bergman. Dans cette ultime œuvre de fiction tournée pour la télévision, le réalisateur retrouve, exactement trente ans après, les personnages principaux de Scènes de la vie conjugale, et orchestre leurs tardives retrouvailles. 

  • The Apprentice, de la genèse d’un magnat à la mise en scène d’un monstre

    Réalisé en 2024 par Ali Abbasi, The Apprentice est un biopic ambitieux qui retrace les débuts de Donald Trump, alors promoteur immobilier à New York dans les années 1970-1980, et sa relation accidentée avec le sulfureux avocat Roy Cohn​.