Étiquette : Jean-Pierre Melville
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Un flic : le gang des pastiches
La construction d’une œuvre et sa réception par celui qui la contemple est du ressort de l’alchimie : il existe bien une formule, reste à savoir si le mélange et ses effets vont être opérants. C’est particulièrement vrai pour l’ultime film de Melville. Comment expliquer que cet opus, qui semble en tous points fidèle à…
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Le Silence de la mer : silence littéraire
Le huis clos proposé par Le Silence de la mer est étouffant à plus d’un titre. Tout d’abord par sa mise en espace, celle d’un salon austère dans lequel des soirées répétitives vont constituer la quasi-totalité du film. Ensuite par la singularité du trio qui y réside : un officier allemand et ses deux hôtes…
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Bob le Flambeur : « La chance, sa vieille maîtresse, lui a fait oublier la raison pour laquelle il était là »
Tout, dans ce film, fonctionne en effet sur l’archétype : le vieux joueur dont l’expérience fait force, le jeune premier aux passions imprudentes, la jeune femme fatale aux mœurs instables (Isabelle Corey, à l’étonnamment courte carrière, qui impose ici une belle présence, magnétique et faussement désabusée), le commissaire à la fois aux trousses et complice…
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Le Cercle rouge : le casse du siècle
Dans Le Cercle rouge, Melville, en pleine possession de ses moyens, va creuser un sillon déjà bien préparé par les films précédents. Les motifs sont familiers : le deuxième souffle accordé à celui qui quitte la prison (Delon, ou pour Montand, ici, les vapeurs délétères de l’alcool), la constitution d’une équipe d’élite, la savante préparation du casse et sa réalisation…
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Le Deuxième Souffle : aux grands hommes, la police reconnaissante
Le Deuxième Souffle pourrait être l’expression appliquée au Doulos (après la parenthèse malheureuse de L’Aîné des Ferchaux qui entérine la rupture avec Belmondo) : plus à l’aise, en pleine possession de ses moyens, Melville y creuse les mêmes thèmes narratifs et y amplifie son esthétique.
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Le Samouraï : un homme qui meurt
Le Samouraï (1967) – Réalisation : Jean-Pierre Melville. L’arrivée de la couleur chez Melville pourrait supposer quelques modulations dans l’univers criminel qu’il construit patiemment depuis Bob le Flambeur. En réalité, elle l’entérine. Grisaille urbaine bleutée et glaciale, elle s’impose dès le premier plan, l’intérieur décati du protagoniste qu’on croirait sorti tout droit d’une toile de…
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Le Doulos : l’écheveau de feu
Initié dans Bob le Flambeur, le film noir selon Melville met ici en place ses jalons avec plus d’aplomb. La scène d’ouverture en est l’archétype. Plan-séquence urbain, elle suit la silhouette de l’imperméable et du feutre d’un individu qui semble l’émanation même du décor. Surcadré par les poutrelles métalliques, le fracas des trains et la…
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L’Armée des ombres : l’éclat de résistance
Sur la partition désormais familière de Melville, son public sait reconnaître les motifs et la rythmique si particulière. Lenteur, méthode, précision, privilège sur le cadre et point de vue externe se focalisant sur les actes sont les composantes de son esthétique.
