Étiquette : Ingmar Bergman
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Sarabande : requiem pour un bond
Rien n’a changé, car tout change : tel pourrait être l’épitaphe cinématographique de Bergman. Dans cette ultime œuvre de fiction tournée pour la télévision, le réalisateur retrouve, exactement trente ans après, les personnages principaux de Scènes de la vie conjugale, et orchestre leurs tardives retrouvailles.
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Fanny et Alexandre : au regard des enfants
Dans l’histoire du septième art, la télévision a surtout été présentée comme la rivale dévoratrice, qui vide les salles et tue les auteurs. Quelques exceptions révèlent au contraire comment ces derniers ont pu se couler dans son format pour y exprimer toute l’étendue de leur talent. La série est ainsi devenue le laboratoire de fictions…
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De la vie des marionnettes : poupées de son
Dans Scènes de la vie conjugale, le couple se retrouvait face à un autre, dans une scène de dispute en forme de miroir déformant particulièrement inconfortable. Quelques années plus tard, Bergman décide de consacrer un film entier à ces personnages secondaires, lors de son exil en Allemagne suite à des poursuites fiscales (infondées et finalement retirées) du gouvernement…
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Sonate d’automne : l’importance d’être distant
Film tardif, Sonate d’automne permet la rencontre au sommet entre deux Bergman qui ne partagent que le patronyme, Ingrid et Ingmar, et donne l’occasion à la comédienne un retour au pays natal par l’entremise du grand cinéaste national.
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Scènes de la vie conjugale : cloisons et sentiments
Le titre, la durée, le sujet, l’esthétique : Scènes de la vie conjugale a tout de la caricature du film d’auteur, dont la mention nous ferait sourire dans un film de Woody Allen mais qu’on se garderait bien de voir.
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Cris et chuchotements : mauve et sang
Œuvre colorée, éprouvante, radicale, Cris et chuchotement est autant un aboutissement qu’un requiem pour Bergman. Par ce film, il fait ses adieux au cinéma, puisque ses œuvres suivantes seront toutes télévisuelles, et son grand succès compense avec peine l’immense difficulté qu’il a eu à le financer ; mais l’écriture elle-même va lui permettre de tourner bien des pages.
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Une passion : l’île noire
Les liens sont très nombreux entre Une passion et La Honte : Bergman n’en finit pas de ressasser les mêmes thèmes, dans une logique obsessionnelle qui contamine toute son équipe. Le couple et ses impasses, l’incommunicabilité des êtres, les traumas d’un passé et l’inertie du présent : l’être humain est englué dans son « cancer de l’âme » et vouloir le…
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La Honte : les braises sauvages
Le couple a toujours été un sujet de prédilection pour Bergman, sujet qui a pris une place de plus en plus importante au fil de son œuvre. La Honte articule cette thématique avec une autre, qui serait son miroir grossissant et cauchemardesque, la guerre.
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L’Heure du loup : dusk to dust
L’Heure du loup : celle où l’on naît, ou celle où l’on meurt. Et lorsqu’on est vivant, celle qui fait peur. Cette définition, donnée à mi-parcours du film, éclaire d’une lumière noire les intentions d’une œuvre dévastatrice.
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Persona : la parole est serment, le silence le tord
L’idée de départ est d’une simplicité confondante : instaurer un dialogue entre une femme prolixe et sa patiente, aphasique. Laisser durer, dériver l’échange, l’essorer et recueillir les larmes, le sang et le fiel qui en résultent. Elisabeth, comédienne, se tait depuis trois mois. On explique à sa place ses intentions, louables et dignes d’admiration :…
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Le Silence : locked corridor
Dans la pléthorique filmographie de Bergman, plusieurs tendances se dessinent. Certains de ses films sont de purs cauchemars, qui rompent avec les amarres du réalisme pour nous immerger dans une obscurité particulièrement éprouvante. C’est le cas de ce Silence, qui inaugure un cycle où dominent Persona, bien sûr, mais aussi L’Heure du Loup et La Honte.
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À travers le miroir : chantres de la folie
Une île, une famille ou un couple, la parole et l’anéantissement. Cette partition qui s’appliquera à un très grand nombre de films de Bergman s’inaugure en 1961 avec À travers le miroir, une grande claque qui fait vibrer sa carrière comme l’expérience du spectateur.
