Catégorie : Critique

  • La Source : le désordre et la foi

    Bien des films de Bergman peuvent être présentés comme des fables, dont la morale fluctue en fonction de son état d’esprit, plus ou moins ouvertement pessimiste. La Source est sans doute l’un de ses films les plus explicites sur ce registre, et ce ton explique probablement la déception qu’il engendra chez les spectateurs, très en attente après les coups…

  • Le Visage : mankind of magic

    L’illusion et la notion même de spectacle auront été un thème inépuisable chez Bergman. La petite troupe d’illusionnistes qui déboule à l’écran dans Le Visage rappelle ainsi bien des groupes de personnages de sa filmographie, au premier rang desquels on pensera forcément aux solaires saltimbanques du Septième sceau. 

  • The Substance : influences à foison, pertinence à cloisons

    Après un premier long métrage prometteur intitulé Revenge, Coralie Fargeat revient sur le devant de la scène avec un projet bien plus ambitieux : The Substance, un film qui se veut à la croisée des chemins entre l’horreur viscérale et l’allégorie sociale. Mais si les intentions semblent élevées, le résultat final apparaît comme un grand…

  • Les Fraises sauvages : cathédrale de la douleur

    La première chose qui vient à l’esprit à l’issue du dernier tableau, splendide, des Fraises sauvages est qu’il faudra le revoir. Par sa densité, par toutes les ramifications de son récit, de sa philosophie et de son esthétique, par le flot retors et complexe de la mémoire qu’il libère, ce film impose qu’on s’y plonge…

  • Le Septième Sceau : homme libre, toujours tu défieras la mort

    Alors qu’on lui annonce qu’il est condamné, le chevalier Block obtient un répit, une partie d’échecs durant laquelle le délai va lui permettre de voir la beauté des choses dernières. 

  • Rêve de femmes : la contusion des sentiments

    Dans Monika, l’héroïne pleure devant une bluette hollywoodienne qui fait bâiller son prétendant ; le titre du film est le même que ce nouveau film de Bergman, qui va bien entendu prendre bien des distances avec le modèle formaté de l’usine à rêves.

  • Sourires d’une nuit d’été : estivales de vannes

    Les véritables comédies de Bergman sont suffisamment rares pour qu’on s’y attarde, et force est de constater que celle-ci est une grande réussite. Tourné comme son possible dernier film lors d’un point mort de sa carrière, Sourires d’une nuit d’été est alors une sorte de baroud d’honneur pour le réalisateur, et se distingue très nettement dans sa carrière future. 

  • Monika : l’insolente insulaire

    On connaît Bergman sur certains sujets de prédilection, et notamment celui fondamental de la vie de couple. Alors qu’une grande partie de sa filmographie se consacre à la vie conjugale d’adultes qui dépérissent de vivre ensemble, Monika, en phase avec la jeunesse de sa carrière, traite des illusions des débuts passionnels. Mais la cruauté des désillusions sera tout…

  • Amarcord : je te souviens

    Les aigrettes volatiles annoncent le printemps dans la première séquence d’Amarcord : flottant dans l’air, elles se diffusent partout, sans ordre, et poétisent un décor urbain. Cet archipel aérien, presque immatériel, qu’on retrouvera à la fin du film avec les flocons de neige, est le programme mémoriel de Fellini : d’une légèreté soyeuse, dans un…

  • Fellini Roma : capitale de la couleur

    Rome a été omniprésente dans l’œuvre de Fellini, et l’influence de la ville sur ses protagonistes toujours plus prégnante au fil de ses films. Il est donc logique de le voir aborder cette instance comme un personnage, d’autant que le sujet se prête particulièrement bien au traitement fragmentaire et à la narration non linéaire qu’il expérimente…

  • Satyricon : tableaux d’une expédition

    Lorsqu’il se lance en 1969 dans l’adaptation de Pétrone, Fellini n’a plus de garde-fou, et l’accueil plus que tiède réservé à Juliette des esprits, loin de l’inhiber, le pousse à expérimenter à plus grande échelle. 

  • Juliette des esprits : sens, inconscient et ruine de l’âme

    Juliette des esprits (1965) – Réalisation : Federico Fellini. La Dolce Vita était un pivot dans la filmographie de Fellini : elle lui permet un affranchissement par rapport aux structures classiques du récit, et démultiplie son ambition en termes d’écriture. Juliette des esprits va incarner cette affirmation d’indépendance et de singularité. Concentré autour de la figure de Juliette, incarnée par Giulietta…