
La collection « Le Fil de l’Histoire » des éditions Dupuis s’enrichit d’un nouveau titre consacré aux Jeux olympiques. Fabrice Erre et Sylvain Savoia profitent de l’actualité sportive pour raconter la genèse et l’évolution de ces compétitions athlétiques chargées de symbolique.
Les Jeux olympiques incarnent depuis toujours l’esprit de compétition, mais beaucoup ignorent qu’ils tirent leur origine d’une tradition plurimillénaire ancrée dans la Grèce antique. Célébrés pour la première fois en 776 av. J.-C., ces jeux étaient alors bien plus qu’un simple événement sportif, puisqu’ils représentaient un moment sacré et un lien entre les cités-États grecques, qui avaient l’habitude de s’affronter hors des arènes sportives.
Selon la mythologie grecque, les Jeux olympiques furent institués en l’honneur de Zeus, le roi des dieux. La légende raconte que Héraclès, le héros demi-dieu, aurait fondé ces jeux pour célébrer l’achèvement de ses douze travaux. Le site choisi, Olympie, situé dans la région du Péloponnèse, était un sanctuaire religieux et un centre de culte dédié à Zeus. Ainsi, tous les quatre ans, durant les mois d’été, des athlètes venus de tout le monde grec se rassemblaient pour participer à diverses épreuves sportives.
Comme le rapportent les auteurs, les Jeux olympiques antiques se distinguaient par la trêve qu’ils impliquaient. Une période de paix où les conflits étaient suspendus pour permettre aux athlètes et aux spectateurs de voyager en toute sécurité jusqu’à Olympie – à l’exception notable des femmes, bannies. Les épreuves allaient des courses à pied aux combats tels que la lutte et le pugilat, en passant par le pentathlon qui combinait saut en longueur, lancer du disque, lancer du javelot, course et lutte. Contrairement à aujourd’hui, les récompenses n’avaient rien de matériel ; la gloire et la reconnaissance acquises assuraient cependant aux athlètes une place de choix dans leur cité d’origine.
Après plus de mille ans de compétitions, les Jeux olympiques antiques prirent fin en 393 ap. J.-C. lorsque l’empereur romain Théodose Ier, converti au christianisme, interdit les cultes païens, marquant la fin d’une ère. C’est ici qu’intervient, à la fin du XIXe siècle, le célèbre baron Pierre de Coubertin, qui œuvre pour la résurrection des Jeux. En 1896, les premiers JO modernes furent organisés à Athènes, renouant avec une tradition séculaire et universelle.
Dans leur entreprise de pédagogie, Fabrice Erre et Sylvain Savoia évoquent les Jeux Héréens, des compétitions qui étaient organisées pour les femmes en l’honneur d’Héra, l’épouse de Zeus. Ils rappellent que c’est en 1894, lors du Congrès international de Paris pour le rétablissement des Jeux olympiques, que Pierre de Coubertin proposa la renaissance des Jeux olympiques, une initiative d’abord accueillie froidement, avant que la machine ne se mette vraiment en branle.
Les Jeux olympiques de Berlin de 1936 restent l’une des éditions les plus controversées de l’histoire moderne : les auteurs expliquent notamment comment le régime nazi a utilisé le sport comme un outil de propagande. Plus tard, en 1960, les Jeux de Rome font quant à eux l’objet des premières retransmissions télévisées en direct. Et aux Jeux de Munich de 1972, c’est l’attentat terroriste du 5 septembre, au cours duquel huit membres de l’organisation palestinienne Septembre Noir prennent en otage 11 membres de l’équipe israélienne, qui secoue le monde.
L’ouvrage revient ainsi sur les événements les plus significatifs ayant eu lieu sous le sceau olympique, des poings levés de Tommie Smith et John Carlos à Mexico (1968) aux performances de l’athlète afro-américain Jesse Owens dans l’Allemagne nazie, en passant par les rivalités de la guerre froide ou encore l’organisation des JO à Pékin en 2008.
Le tour d’horizon a le mérite d’être clair et relativement complet. Il permettra aux jeunes lecteurs de se familiariser avec l’histoire de la plus grande des compétitions sportives, honneur que les Jeux olympiques partagent avec la Coupe du monde de football.
J.F.

Les Jeux olympiques, Fabrice Erre et Sylvain Savoia – Dupuis, mai 2024, 48 pages

Laisser un commentaire